C’est une question rhétorique qui revient cycliquement à l’heure des bonnes résolutions ou du printemps qui pointe le bout de son nez. Mais est-ce si anodin que ça de perdre ses fameux 3 kg de trop ? Déjà avez-vous vraiment besoin de maigrir ? Est-ce dans votre tête ou l’image qu’on vous renvoie ? Vous êtes peut-être mal dans votre peau, mais le poids y est-il pour quelque chose ?
Pour commencer calculez votre IMC (indice de masse corporelle) il y a des tas de sites qui le fond très bien. Par exemple une femme de 1,70m devrait peser entre 53 et 72 kg, mais il est sûr qu’à 72 kg elle se trouvera des kilos en trop et pourtant c’est là qu’elle devrait bien réfléchir. D’ailleurs les experts se disent que l’IMC est un indicateur obsolète pour évaluer les risques sur la santé du surpoids voir la vidéo. Donc à relativiser, pas inutile à calculer mais qui a ses lacunes tout de même !
Les régimes c’est toujours un engrenage. Vous connaissez le phénomène du yoyo ? Vous avez sans doute croisé quelqu’un qui vous a dit “J’ai perdu 10 kg, j’en ai repris 15.” Et ainsi de suite… Alors si vous êtres dans les clous ou avec un surpoids légers et un poids stable depuis plusieurs années le meilleur conseil que je peux vous donner c’est ne changez rien ! Les gens qui ont un poids sables seraient en meilleure santé.
D’abord ça marche les régimes ?
“Les régimes sont inefficaces à long terme et ne sont pas une solution durable à l’obésité” et ça, ce n’est pas moi qui le dit ! C’est l’ANSES, le rapport commence à dater mais je n’ai pas l’impression qu’il ait fait grand bruit. Vous pouvez télécharger le rapport ici : Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement.
D’ailleurs vous ne pensez-pas que si les régimes marchaient si bien tout le monde serait mince ? Depuis les années 60 on a fait la guerre aux lipides, résultat il n’y a jamais eu autant de personnes obèses. Et depuis peu les scientifiques ont l’air de revenir un peu sur le sujet. Apparemment une alimentation sans lipides ne serait pas bonne pour la santé et on commence à regarder de travers les glucides, qui eux seraient la cause de bien des maux, comme le diabètes de type 2 de plus en plus fréquent.
Et parlons du light, de l’allégé, ou encore du faux sucre… On tente de berner notre organisme avec du faux, mais il demandera du “vrai” derrière. Il vaut mieux se régaler avec un peu moins de yaourt entier que de manger 2 light ou boire un bon jus de fruits que de se gaver de soda light. Si vous fréquentez ce blog, je pense que je prêche des convaincus !
Le regard de la société sur les gens obèses et en surpoids
La société est cruelle avec les gens en surpoids et les obèses. Naïvement on peut penser que les obèses sont des “faibles” des gens qui ne savent pas se retenir de manger. Et même beaucoup de professionnels de santé sont très mal formés sur le sujet, proposent des régimes hallucinants et intenables. Peu d’empathie pour ses “gourmands”. Mais rien n’est si simple. On ne grossit pas par hasard bien souvent. Quand une cause médicale est écartée bien sûr. Quand vous parlez à un obèse il y a souvent de la souffrance, voir de la solitude, un passage de vie difficile, une cassure. Il y a bien entendu des bons vivants, mais ceux là vous les reconnaissez et je ne pense pas que ça soit la majorité. Si on voyait les obèses comme des gens en souffrance, peut-être qu’un peu plus d’empathie ferait du bien plutôt que des œillades moqueuses et pleines de jugements.
On nous abreuve d’images de gens filiformes, il est même reconnu que les minces ont des salaires plus important que les “gros”. C’est dire la discrimination dont souffre les personnes en surpoids. Comment en est-on arrivé là ? Et le problème s’aggrave !
Alors si on est obèse on fait quoi ?
L’obésité nécessite une prise en charge globale, essayer de faire un régime dans son coin et c’est l’engrenage assuré dans un yoyo sans fin. La prise en charge doit se faire à mon sens sur le plan physique certes mais aussi psychologique et avec les habitudes alimentaires de la personne.
Fuyez les médecins qui vous proposent de manger 3 ananas par semaine (je caricature à peine j’ai déjà vu ça). La première chose à faire est de bouger. En marchant 30 minutes par jour déjà les bienfaits se font ressentir. Allez-y à votre rythme et vos envies, ne vous mettez pas des objectifs irréalistes. Connectez-vous à vous même, prenez du temps pour vous et n’hésitez pas à chercher un thérapeute compétant pour vous aider dans votre démarche. Il faut apprendre à s’aimer et parfois à s’aimer comme nous sommes et pas “quand vous aurez perdu 5 ou 10 kilos”.
Vous l’aurez compris je suis contre les régimes fantaisistes, je pense qu’il faut se trouver son propre rythme, comprendre ses propres besoins, apprendre à gérer ses émotions autrement que par la nourriture (pas une mince affaire), ne pas manquer de se faire plaisir, ne pas tomber dans un excès ou un autre.
La cuisine saine c’est tout ça pour moi, avant tout du bon sens, savoir être à l’écoute de soi, de ses ressentis et trouver son équilibre. J’ai souhaité vous dire ce que je pensais de tout ça car je reçois pas mal de questions sur “comment maigrir” ou des réflexions de gens qui trouvent mes recettes “trop grasses”. Alors voilà ma vision des choses, libre à vous d’en avoir une autre, ça fait avancer le débat :).
Je rajoute FYI que beaucoup de médicaments font grossir : pilules contraceptives, cortisone, antidépresseurs, neuroleptiques, anticonvulsivants…
Par expérience personnelle et par ce que j’ai entendu de mon entourage, la plupart des médecins minimisent l’impact des médocs sur le poids et renvoient au patient son manque de volonté. C’est gravepour ceux qui se disent “professionnels de santé” !
Je cite ma généraliste : “On ne se méfie jamais assez des effets secondaires des médicaments !”.
Pour ma part, je prends un médoc pour soigner une maladie chronique dont l’effet secondaire est de couper l’appétit.
Cette dictature anti-gros est mauvaise aussi pour les maigres.
Le poids en général (gros ou maigre) est vu comme une caractéristique controllable par la seule volonté, alors que c’est une affaire multifactorielle.
Cette dictature du poids est un facteur important de troubles alimentaires en général.
@Giulia: j’ai lu aussi récemment que les pesticides sont mis en cause dans l’obésité.
Un article toujours bien d’actualité, malheureusement nous sommes dans une société grossophobe et ça ne s’arrange pas! J’ai moi-même souffert de troubles du comportement alimentaire pendant une vingtaine d’année à cause de cette dictature de la minceur et la guérison n’est pas venue toute seule, il a fallut beaucoup de temps et d’aide. Merci pour ces pensées très pertinentes.